L’obsolescence programmée. Une stratégie commerciale qui a fait ses preuves depuis maintenant des décennies. Mais aujourd’hui dans un monde où tout est périssable, le consommateur n’est plus dupe et possède les moyens de le faire savoir. Merci Internet et les réseaux sociaux.
Les marques vont devoir s’en accommoder, et améliorer la durée de vie de leurs produits doit devenir un leitmotiv. Mais cette transformation va prendre du temps. En attendant cette petite révolution, comment lutter contre l’obsolescence programmée des objets du quotidien ? L’impression 3D, technologie en vogue chez le particulier, peut-elle permettre de lutter à plus ou moins long terme contre ce fléau de la consommation ?
La mode est à la création de petites pièces de remplacement via l’impression 3D grâce au service après-vente de certaines enseignes. Ceci est une bonne idée, sur le papier. En effet, cela implique plusieurs choses : que le particulier ait accès à une imprimante 3D, mais surtout aux fichiers 3D. Et c’est bien là que le bât blesse. Même si aujourd’hui l’accès à une imprimante 3D s’est démocratisé, les particuliers ne peuvent pas toujours refaire les pièces défaillantes car les modèles 3D sont rarement disponibles. Certaines marques s’intéressent aujourd’hui à la possibilité de réaliser des pièces de rechange en impression 3D mais, dans cette phase expérimentale, elles ne mettent pas, pour le moment, à disposition les fichiers 3D des pièces de leurs produits.
L’accès aux fichiers n’est pas le seul problème pour que l’impression 3D permette de lutter contre l’obsolescence programmée. Il faut prendre en compte deux autres paramètres : les caractéristiques mécaniques des matériaux et les coûts de fabrication.
Concernant les caractéristiques mécaniques, il faut comparer la qualité intrinsèque de la pièce originale à celle de la pièce réalisée grâce à l’impression 3D. A ce jour, certaines matières ne sont pas disponibles en impression 3D. Par exemple, une pièce faite en Polyamide 6.6 chargée à 50% fibres de verre ne sera pas réalisable en impression 3D car, à l’heure actuelle, ce n’est pas une matière disponible sur les procédés additifs. Autre point à prendre en considération : l’aspect. Une pièce réalisée avec une imprimante 3D est une pièce brute. Elle ne sera pas similaire à la pièce originale au niveau du rendu et certains aspects ne pourront être obtenus qu’avec un travail de finition ultérieur : ponçage, peinture, marquage, chromage…
Au delà de ce travail éventuel de finition qui fera augmenter relativement le prix, la réalisation d’une seule et unique pièce peut coûter cher et pose la question de la rentabilité. Ne vaut-il pas mieux racheter un produit dans son ensemble plutôt que de vouloir refaire une seule pièce pour un montant quasi-équivalent ?
En résumé, à l’heure actuelle, l’impression 3D présente encore quelques limites pour pouvoir lutter efficacement contre l’obsolescence programmée. Le professionnel n’accompagne pas forcément le particulier dans cette démarche en ne fournissant pas les fichiers adaptés. Par ailleurs, il faut se rendre compte que l’utilisation de l’impression 3D n’est pas toujours possible pour tous les produits.
Toutefois, même si à court et moyen terme, cette technologie ne semble pas être la solution miracle pour allonger la durée de vie des produits, force est de constater que son évolution pourrait envisager de pouvoir y remédier sur du plus long terme. Les perspectives d’avenir et les cas d’applications de l’impression 3D évoluant sans cesse, il est permis de croire que cette technologie s’adaptera pour devenir une solution possible à l’obsolescence des produits. Affaire à suivre…