Imprimer un foie, des reins ou encore un cœur en 3D, un projet futuriste utopique ?
Petite présentation de la bio-impression ou « impression biologique en 3D »
L’impression 3D ou fabrication additive investit tous les domaines, art, déco, secteur automobile, e-commerce et textile… Utopie pour certains, projet d’avenir pour les autres, l’impression 3D s’adapte peu à peu à la biologie pour devenir un procédé à part : l’impression biologique.
L’impression biologique manipule des cellules, organismes vivants qui nécessitent d’évoluer dans un environnement stérile, à une température et un taux d’humidité parfaitement contrôlés. Cette technique d’impression obéit à des règles différentes et plus strictes que la fabrication additive générale afin d’éviter que les cellules ne meurent.
Impression 3D et impression 3D biologique. © Steffen Harr
Des organes artificiels grâce à l’impression 3D ?
Le Wake Forest Institut aux Etats-Unis est précurseur dans la bio-impression : les médias s’étaient intéressés de près au premier prototype de rein, imprimé en 2011 en sept heures. Même s’il n’était pas fonctionnel, cet organe bio-imprimé marque une révolution dans le secteur de la médecine et plus spécifiquement des greffes.
En 2016, ce même institut présentait une oreille bio-imprimée. Les chercheurs ont ainsi développé une technologie d’impression 3D de tissus biologiques permettant de construire cartilages, muscles, ou encore os crâniens. Les chercheurs ont pu observer des résultats positifs sur les rats et souris sur lesquels ont été greffées les cartilages d’oreilles artificielles (formation de nerfs, formation d’un système de vaisseaux sanguins…).
Le Cinquième Elément, Luc Besson (1997)
En 2263, des chercheurs new-yorkais reconstituent le corps d’une jeune femme à l’aide de l’impression 3D…
Même si on semble encore bien loin de la scène issue du film de Luc Besson Le Cinquième Élément – imprimer un organe entier reste une entreprise particulièrement complexe – la bio-impression présente aujourd’hui des avantages réels, que le groupe L’Oréal a bien compris…
La bio-impression pour la défense des animaux
En 2013, l’Union Européenne interdisait tout test de cosmétiques sur les animaux. Cette loi a probablement eu raison du développement des techniques de reproduction de peau humaine. Aussi, en 2015, le géant de la cosmétique L’Oréal annonçait son partenariat avec Organovo, start-up californienne spécialisée dans la bio-impression. A la clé de ce rapprochement, des fragments de peaux humains bio-imprimés pour arrêter définitivement les tests de ses produits sur les animaux.
Un petit pas dans l’impression 3D, un grand pas dans le secteur médical
Greffes d’organes, tests cosmétologiques, élaboration plus efficace et plus rapide de nouveaux médicaments, la bio-impression ouvre de nouveaux horizons pour le secteur médical. Comme l’impression 3D « classique » l’impression 3D biologique n’en n’est qu’à ses débuts, mais on a dépassé aujourd’hui le stand des balbutiements. Certaines applications ne sont plus au stade de la recherche mais bien dans leur phase d’industrialisation. Les années à venir vont être riches en avancées significatives…